Troubles du sommeil

Un petit train pour mieux comprendre le sommeil

Les sommeils de l’Adulte et du Bébé, non seulement ne sont pas organisés de la même façon, mais de plus, leurs « tempos » sont différents. Ceci est source de bien des difficultés chez les parents: leur sommeil est perturbé par les pleurs d’un bébé bien réveillé, alors qu’eux mêmes sont en sommeil profond ou alors ils veulent s’occuper de leur enfant, alors que ce n’est pas son moment d’éveil … 

Mieux connaître le sommeil ne permettra peut-être pas aux parents de mieux dormir, mais sûrement de mieux comprendre, accepter, dédramatiser… et de mieux respecter le sommeil de leur nourrisson. Pour mieux comprendre, nous vous invitons à embarquer dans les trains du sommeil… Car finalement, il s’agit bien d’une histoire de train….

Le sommeil est constitué d’une succession de petits trains qui nous emmènent en voyage

Chaque petit train correspond à un cycle de sommeil et est composé de plusieurs wagons qui représentent les différents stades de sommeil. La longueur des trains (c’est-à-dire la durée des cycles) mais aussi leur composition, varie d’âge en âge: chez le nouveau né, chaque train est constitué de 2 wagons (1 wagon de sommeil agité et un wagon de sommeil calme) alors que chez l’adulte, chaque train en comprend 5 (2 wagons de sommeil lent léger, 2 wagons de sommeil lent profond, 1 wagon de sommeil paradoxal). 

De la naissance à 2 mois

Les trains sont courts et nombreux, et les voyages (plages de sommeil comprenant un ou plusieurs trains) se répartissent tout au long des 24 heures. Bébé commence son voyage par du sommeil agité et le poursuit par du sommeil calme. Au bout de 50 minutes, entre 2 trains, le bébé est tout près de l’éveil, dans une période de sommeil intermédiaire (sommeil très très léger). 

De 2 à 6/9 mois

  • Les trains sont plus longs (70 minutes environ). 
  • Le sommeil agité devient, dès 2 mois, du sommeil paradoxal comparable à celui de l’adulte (sommeil des rêves). 
  • Le wagon de sommeil calme se transforme en 2 wagons de sommeil lent. 
  • Les voyages deviennent progressivement plus longs la nuit (12 heures en moyenne, soit 10 à 12 trains). 
  • Pendant la journée, les voyages sont plus courts et sont entrecoupés d’éveils de plus en plus longs. 

Le sommeil agité (équivalent du sommeil paradoxal de l’adulte)

Le visage du bébé est animé de petits mouvements, sa respiration est irrégulière, l’activité de son cerveau est intense.Il peut avoir des mouvements corporels au cours desquels il devient rouge, s’étire, grogne. Parfois il peut ouvrir les yeux un court instant. Cela dure de quelques secondes à 1 à 2 minutes et il se calme. 

Le sommeil calme
(équivalent du sommeil lent) 

Le bébé est immobile, ses yeux sont fermés sans mouvements occulaires, son visage est détendu. Parfois il a des mouvements de succion périodiques. Sa respiration est calme et régulière. 

Quelle est la meilleure façon de coucher un bébé ?

Dans un berceau, ou un lit pas trop grand dont il puisse toucher un bord avec son dos (sentir des limites de sécurité !). Le matelas doit être ferme sans oreiller, ni couette, adapté à la taille du lit 

* La température de la chambre: 19°, 20° suffisent ! Le bébé ne doit pas être trop couvert (surtout s’il a de la fièvre). 

* Pendant sa première année, le nourrisson doit être couché sur le côté ou sur le dos (pas sur le ventre sauf indication médicale): son visage reste ainsi dégagé, il respire mieux, il ne risque pas de s’enfouir sous ses couvertures. 

A quel âge bébé doit-il s'endormir seul dans son lit ?

Dès que bébé ne s’endort plus systématiquement après la têtée et qu’il est capable de maintenir un éveil calme, il est bon de le coucher dans son lit et sa chambre pour qu’il puisse prendre connaissance de son environnement. Un bon investissement de la chambre favorise un bon endormissement; lors des éveils de nuit, l’enfant se rendormira d’autant plus facilement qu’il se sentira en sécurité, dans un environnement familier. Si les parents prennent l’habitude de l’endormir dans les bras ou dans le lit… lorsque l’enfant se réveillera dans nuit, il ne reconnaîtra pas son environement et réclamera à nouveau les bras le lit de ses parents pour pouvoir se rendormir.

Faut-il le nourrir à chaque fois qu’il pleure ?

Non. Sauf dans les premières semaines, la nuit: il peut avoir besoin d’une ou deux têtées supplémentaires (surtout s’il est prématuré ou de petit poids). Vers la fin du premier mois, le bébé va espacer lentement, mais plutôt irrégulièrement, ses repas. Aux environs de 4-5 mois, un enfant (non prématuré, en bonne santé) ne doit plus se réveiller la nuit pour manger. S’il se réveille, il faut lui donner la possibilité de se rendormir de lui-même et ne pas penser systématiquement qu’il a faim. De jour comme de nuit, si l’on continue à donner à manger à l’enfant alors qu’il n’a pas faim, on lui donne à penser qu’il ne peut s’apaiser ou se rendormir qu’en mangeant. De plus il faut savoir qu’un enfant qui avale de grandes quantités de liquides la nuit urine énormément: ses couches débordent, il est tout mouillé et il a froid. Inconfort qui va obligatoirement le réveiller et le faire pleurer.

Lorsqu’il pleure, faut-il le prendre ?

Pleurer pour le nourrisson est son seul moyen d’expression (faim, soif, colique, fatigue, besoin de câlin…) D’abord le mettre dans les meilleures conditions de somrneil (silence, calme). S’il a besoin de dormir, il s’apaisera et trouvera le sommeil plus ou moins vite. S’il a une autre demande (s’il a faim, soif, s’il est mouillé, a trop chaud, trop froid, ou des coliques), il saura le faire comprendre par des cris d’appel énergiques.

Les pleurs du soir : que faire ?

La mise en place du rythme jour/nuit s’accompagne de signes désagréables pour les parents. En effet, l’enfant qui avait passé une journée calme, avec des horaires presque organisés, se met à pleurer désespérément en fin d’après-midi. Rien ne semble pouvoir sortir l’enfant de cet important malaise. Presque toujours ces signes sont interprétés à tort comme des signes de faim ou de douleur indéterminable. Il s’agit de la première manifestation de la phase normale d’hyperactivité en fin de journée. L’enfant a littéralement « emballé » son système d’éveil et ne sait plus l’arrêter. La seule façon d’en sortir est de l’apaiser en lui procurant le plus de calme possible et le plus de sécurité: pièce sombre, calme, bain chaud dans une pièce peu éclairée, ventre calé sur les genoux ou l’épaule d’un des parents, pas de paroles, pas de stimulations, pas de biberon. Si les pleurs continuent, le laisser seul dans la chambre sombre. Lui laisser la possibilité de s’apaiser seul.

A quel âge mon bébé doit-il faire ses nuits ?

En général vers 4 mois. Mais il est difficile de donner un âge précis étant donné la grande différence d’un enfant à un autre. Si à 4 mois votre enfant ne fait pas ses nuits, il ne faut pas lui en vouloir. Il a besoin d’être aidé. A vous de respecter les  »donneurs de temps » « 

Pour plus d’informations sur les troubles du sommeil, reportez-vous au site « Sommeil-univ-lyon1.fr«